Divination par les bassins d'eau — ou d'un autre liquide — réfléchissant les flammes d'une chandelle, ou de la Lune. Très usitée à l'oracle de Dodone, cette mancie pouvait être réalisée à partir des ondulations qu'on observe sur une surface liquide tels l'eau, bien sûr mais aussi l'eau mélangée avec du vin, l'huile, le miel, le lait et même le sang, ainsi que sur les miroirs. Un liquide homogène ou mélangé était donc versé dans un bassin et “enchanté” au moyen de formules magiques; puis l'on observait les reflets de sa surface, le groupement des bulles ou des taches qui s'y étalaient, les ondes qu'y déterminait la chute d'une pierre, les irisations produites par l’huile sur une surface plane ou liquide, etc.
Parfois aussi l'on interprétait les sons d'un bassin de bronze sur lequel on frappait, avec des sortes de maillets métalliques. Une autre façon de pratiquer la lécanomancie, consistait à ce que le questionneur trace des signes sur des pierres précieuses en invoquant les dieux; puis on jetait l'objet dans un bassin. Le sifflement et le bruit de la chute étaient interprétés, alors que les sons produits permettaient d’établir la prédiction. Également, jadis, les Anciens écrivaient des paroles magiques sur des lames de cuivre, qu'on mettait dans un vase plein d'eau; une vierge qui regardait dans cette eau y voyait ce qu'on voulait savoir, ou ce qu'elle voulait y voir. Ou bien pendant un beau clair de lune, on remplissait d'eau un vase d'argent; par la suite on réfléchissait la lumière d'une chandelle dans le vase avec la lame d'un couteau et l'on y voyait ce qu'on cherchait à connaître.
Puis chez les Assyriens, une pratique encore en usage de nos jours chez les Touaregs consiste à remplir un bassin d'eau et de l'exposer la nuit à la lumière de la Lune: ce qui permet de voir à la surface de l'eau, des images de personnes absentes dont on souhaite avoir des nouvelles; alors qu'on raconte même qu'une femme enceinte peut avoir une image de l'enfant à venir, qui se réflète sur l'eau du bassin par les reflets de la Lune.
Une autre façon de pratiquer la lécanomancie, chez les anciens, consistait à mettre dans un bassin plein d'eau des pierres précieuses et des lames d'or et d'argent, gravées de certains caractères, dont on faisait offrande aux démons. Après les avoir conjurées par certaines paroles, on leur posait la question pour laquelle on désirait une réponse. Alors semble-t-il qu'il sortait du fond de l'eau une voix basse, semblable à un sifflement de serpent, qui donnait la solution désirée.
On dit aussi que la magie pouvait en faire un miroir où apparaissaient des figures évoquées - des visages d'êtres invisibles qui se révèlent grâce à l'eau-miroir -; ainsi que des représentations visibles de l'avenir. Pour ce, il suffisait de substituer au liquide un miroir métallique — mais dans ce cas, on parle de la catoptromancie —, qui pouvait remplacer les rites hydromantiques (pratiqués avec de l'eau) ou se combiner avec eux.